Sénateur Plett intervient sur la troisième lecture du projet de loi C-19

Honorables sénateurs, je prends la parole au sujet du projet de loi C-19, Loi no 1 d’exécution du budget de 2022. C’est bon d’être à nouveau du côté de la vertu dans ce discours.

Sénateur Gold, ce n’était pas si mal, après tout, de voter comme vous. Nous devrions refaire l’expérience plus souvent.

Honorables sénateurs, je vous assure que je ne m’éterniserai pas sur ce sujet.

Dans son excellent discours, la sénatrice Marshall a décrit avec brio les nombreux problèmes de ce projet de loi. Il comporte effectivement de nombreux problèmes, et je crois qu’elle les a presque tous relevés. Merci, sénatrice Marshall. Elle dit qu’il en reste d’autres. Elle aurait dû me prévenir, car je les aurais énumérés.

J’aimerais prendre quelques minutes pour attirer votre attention sur certaines observations importantes, car je sais que vous voudrez les connaître. Le projet de loi au sujet duquel nous nous apprêtons à voter est un exemple flagrant de l’incompétence qui mine ce gouvernement depuis sept ans. Vous ne l’avez peut-être pas remarqué en raison de tous nos travaux ces derniers temps, mais l’autre endroit nous a renvoyé ce projet de loi après lui avoir apporté 64 amendements, incluant la suppression de 51 articles. C’est du jamais vu en ce qui concerne une loi d’exécution du budget.

C’est un projet de loi omnibus de 440 pages bourré d’innombrables dispositions qui ne devraient jamais apparaître dans une loi d’exécution du budget, comme d’autres sénateurs l’ont fait remarquer avant moi. Pendant un bon moment, le gouvernement a utilisé l’excuse de la COVID-19 comme passe-droit pour absolument tout. Il invoquait le spectre de la pandémie pour justifier ses demandes répétées d’accélérer le processus législatif sans surveillance adéquate ni étude appropriée. Par conséquent, les parlementaires n’avaient d’autre choix que d’obtempérer pour préserver la santé publique et la stabilité économique.

Honorables sénateurs, cette période est révolue. Le gouvernement ne peut plus échapper à sa propre incompétence sous prétexte que nous sommes en pleine pandémie. Les raisons invoquées pour faire des pieds et des mains afin d’adopter des mesures législatives dans le contexte d’une pandémie mondiale sans précédent ne tiennent plus la route. Pourtant, nous avons la preuve que le gouvernement est passé à l’action tout ce temps : le chaos qu’il a créé en raison de son incompétence.

Partout où se porte notre attention, on constate que le gouvernement essaie tant bien que mal de recoller les pots cassés à cause de son incompétence, une incompétence qu’il peine à contenir comme un barrage prêt à céder sous la pression.

Nous avons une ministre des Affaires étrangères, dont le ministère pense que c’est une bonne idée d’envoyer une représentante à une fête à l’ambassade de la Russie. Pendant ce temps, la Russie lance des bombes sur des quartiers résidentiels en Ukraine, tuant des femmes et des enfants, coupant les chaînes mondiales d’approvisionnement alimentaire et mettant en péril la paix mondiale. Cela n’a pas empêché Yasemin Heinbecker, la cheffe adjointe du protocole de la ministre Joly, de participer à des célébrations à l’ambassade de la Russie, ici même, à Ottawa. C’est de la pure incompétence.

À Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada, plus de 2,2 millions de demandes d’immigration sont en attente de traitement et le ministre Fraser n’a pas la moindre idée de ce qu’il faudrait faire pour régler ce problème. Pendant ce temps, le gouvernement a promis d’aider 40 000 Afghans à immigrer au Canada. À ce jour, seulement 10 565 demandes ont été approuvées. Le chaos total règne dans ce ministère.

C’est aussi la catastrophe quand on tente de prendre l’avion n’importe où au Canada, puisque le chaos règne dans les aéroports. Le ministre des Transports n’a aucune solution à proposer et se contente de blâmer les voyageurs qui ont un peu perdu l’habitude des voyages. Chers collègues, vous et moi avons voyagé pendant les dernières années. Nous n’avons pas perdu la main et nous sommes confrontés au même chaos que tout le monde. On peut se demander qui a vraiment perdu la main, dans cette affaire.

Si vous allez à un bureau des passeports, c’est aussi le chaos. Les gens campent et font la file toute la journée dans l’espoir que leur demande de passeport soit traitée, puis ils se font dire de rentrer chez eux et de revenir le lendemain. Le gouvernement est complètement dépassé et la ministre Gould n’a aucune solution à proposer pour régler ce gâchis.

Du côté de la ministre Freeland, chers collègues, il y a une inflation débridée, un budget impossible à équilibrer et un endettement qui risque d’étouffer les générations futures. Il n’y a aucun plan en vue pour freiner les dépenses ou l’inflation, laquelle, comme vous le savez, se situe actuellement à 7,7 %, son niveau le plus élevé depuis 1983.

Qui était au pouvoir en 1983? Comment s’appelait le premier ministre, déjà?

Sous la direction du ministre Hussen comme ministre du Logement et de la Diversité et de l’Inclusion, le coût du logement a monté en flèche, au point où l’accès à la propriété est hors de la portée de toute une génération. La seule solution du gouvernement? Eh bien, il n’en a pas. C’est le chaos.

Entretemps, le ministre Guilbeault a annoncé de nouvelles cibles d’émissions que, tout le monde le sait, le gouvernement n’atteindra jamais et qui, selon les médias, ne seraient atteintes que par miracle.

Le ministre Mendicino, dont le nez s’allonge de jour en jour, fait des pieds et des mains pour expliquer pourquoi il a induit les Canadiens en erreur en disant que les corps policiers avaient demandé au gouvernement d’invoquer la Loi sur les mesures d’urgence, et le ministre Blair, chers collègues, pédale aussi vite que possible pour expliquer pourquoi la commissaire Lucki avait promis de se servir des meurtres de masse en Nouvelle-Écosse pour faire avancer la politique du gouvernement libéral.

Le ministre Rodriguez essaie de faire ce que personne dans aucun autre pays démocratique n’a essayé de faire : contrôler l’Internet, tandis que le ministre Sajjan essaie simplement d’être le premier dans la file d’attente à l’aéroport. Voilà ce que ce gouvernement nous a offert au cours de la présente session : l’incompétence et le chaos. Au milieu de tout cela, dans les derniers jours de la session, le premier ministre montre l’exemple en s’envolant pour un pays lointain. Personne ne sait où. Aucun sens des responsabilités. Aucun sens de l’urgence. Aucun sens du tout; juste de l’incompétence. Du bidouillage pendant qu’Ottawa brûle.

Qu’ont-ils fait aujourd’hui ? De quelles affaires traitent-ils avant leur départ? La présentation d’une autre motion visant à établir éternellement le mode hybride, car une autre pandémie pourrait bien se profiler à l’horizon. Cela a tellement bien fonctionné qu’il faut en présenter une autre. Ajoutons encore 2 ou 3 billions de dollars à la dette.

Chers collègues, nous sommes sur le point de voter sur le projet de loi C-19. Ce projet de loi ne mérite pas notre appui ni le vôtre. Il y a cependant une lueur d’espoir, chers collègues. Il y a de l’espoir. Le 10 septembre, il y aura un vote pour la chefferie du Parti conservateur du Canada. Nos 700 000 membres éliront un chef. Il y a de l’espoir. Le sauveur s’en vient. Il suffit d’attendre. Il sera là.

Entretemps, faisons ce qui s’impose : jetons ce budget à la poubelle. Montrons au premier ministre que nous sommes indépendants. Tous les sénateurs sont indépendants. Il y a des indépendants conservateurs, des indépendants libéraux, des indépendants progressistes ou... Je n’arrive toujours pas à comprendre pourquoi vous pouvez vous appeler les sénateurs canadiens. Le Groupe des sénateurs canadiens constitue en effet le seul groupe de sénateurs vraiment indépendants. Chers collègues, affirmons notre indépendance. Votons contre ce budget qui ne mérite pas notre appui. Merci, chers collègues.

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